Bilan du suivi de reproduction du Milan royal, Hautes-Alpes (Pelleautier), année 2023

Le 01/03, un adulte est posé à l’extrémité d’une branche du grand résineux, à proximité de l’aire historique. Le 18/03, présence du couple ainsi que d’un Milan noir, avec interactions dans le secteur de l’aire du noir. A 8h30, accouplement (la femelle est posée sur le vieil épicéa), puis le mâle revient à 8h50 avec une touffe d’herbes refusée, qu’il finit par laisser tomber. De retour avec une branche, il recharge l’aire historique (y reste quelques minutes). A nouveau il revient avec branches qu’il offre à la femelle (refus). Bon prince, il la dépose tout de même à ses côtés.

La ligne électrique avec le pylône tant apprécié ont été récemment déposés, ce qui handicape beaucoup les Milans pour ce pylône situé auparavant à quelques mètres de l’aire (poste très privilégié pour les accouplements, offrandes, nourrissages, toilettages, surveillances, phases de repos…). En l’absence de ce reposoir bien dégagé et confortable (espacement et proximité avec l’aire) les oiseaux ont visiblement des difficultés à trouver un succédané convenable.

Le 24/03, localisation du couple dans le secteur du bosquet où se situe l’aire historique du Milan noir. Les royaux tournent, se posent, chassent une Corneille. J’y observe plusieurs offrandes (dont un mulot) et un accouplement. Apport de matériaux fins par le mâle qui se pose à proximité de l’aire du Milan noir avant de lâcher prise et poursuivre une Corneille noire !

Le constat est sans appel : il y a eu un abandon de leur aire en faveur de celle du Milan noir (située à seulement 250 mètres, cf. précédent bilan 2022). Le 30/03, couvaison dans cette dernière aire. Le mâle couve, la femelle est en vol. Les corneilles les ennuient. Date de ponte : le 27 mars +/- 2 jours. Couvaison toujours le 08/04 et le 19/04 (absence de corneilles).

Le 09/05, 3 poussins présents à l’aire, dont l’ainé est légèrement foncé sauf la tête (les autres plus petits et blancs). Curieux, bougent et écartent les ailes (duvet), fientent… Le mâle arrive avec une perche sans tête qu’il remet à la femelle sur le proche mélèze. Elle la place dans son bec pour l’apporter à l’aire et nourrir sa fratrie, pourtant ceux-ci ne se précipitent pas. Globalement la femelle reste à proximité afin de surveiller, notamment les mouvements des corneilles ; le mâle est également amené à les poursuivre à plusieurs reprises. Le 22/05, deux des poussins ont les rémiges essentiellement noires et rousses, tandis que le troisième est encore petit et toujours couvert de plumes blanches. Les têtes et cous des trois poussins sont encore blancs. En une heure de présence en fin de journée, aucune observation d’adulte ! Le 16/06, il ne reste plus que 2 juvéniles à l’aire. L’envol semble être pour bientôt. L’un mange, bat des ailes, se couche ; l’autre couché, se lève, curieux. Un adulte apporte un micromammifère dans ses serres mais repart, tout comme un adulte, plus tard qui me voit en vol et tourne – dérangement probable : je quitte les lieux.

Le 04/07, les deux juvéniles volent bien : cerclent, vont et viennent dans le secteur de l’aire. L’un s’envole depuis celle-ci avant de se faire harceler par un Faucon crécerelle. Le 21/08, rien vu vers 6h30 au dortoir (un renard et un chevreuil).

Encore une saison de reproduction correctement achevée pour ce couple unique connu localement. Aucun autre Milan royal ne semble être nicheur dans le département ni dans la région PACA. Toutefois il est très probable que d’autres couples se forment (ou ne soient déjà formés) ! Il suffit de regarder l’évolution des proches populations (dynamique positive depuis plus de 10 ans en Auvergne-Rhône-Alpes et Haute-Savoie) ces dernières années pour s’en convaincre. Il ne reste plus qu’à chercher !

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