Milan royal nicheur proche de Gap (Hautes-Alpes) : bilan 2021 et retour sur les récentes années
Cet article vous propose une synthèse / sélection de notes de mes carnets de terrain et de photos prises. Je reste flou volontairement sur les emplacements des aires du couple, au vu de la très forte sensibilité dont fait l’objet l’espèce à tout dérangement / perturbation. Il semble (d’après mes connaissances et informations) que ce soit à ce jour l’unique couple nicheur de l’ensemble de la région PACA.
Suivi 2021 : encore un succès avec l’envol d’un juvénile
Le 17/03/2021, deux Milans royaux volent longuement sur / autour de l’aire historique située sur la commune de Pelleautier, proche de Gap. Ils se posent sur un chêne à environ 100 m ; l’un mange ce qui pourrait être un campagnol.
Le 23/03, un adulte vient se poser sur le chêne à côté de l’aire, puis un peu plus tard, lorsque j’y reviens (après n’avoir rien vu sur le site de la Freissinouse), l’adulte est couché sur l’aire ! Je ne reste pas. Le 31/03 & le 21/04, la femelle couve en continue (début de la couvaison autour du 25 mars) : le 31/03, le mâle réalise quelques piqués et retournements à l’encontre d’un Milan noir. Le 21/04, il y a des altercations avec le mâle du Milan noir du couple, dont la femelle couve dans une aire découverte au-dessus, en lisière de hêtraie, à 3 prairies de distance seulement, soit 250 m.
Le 20/05 – je n’ai pas réalisé de contrôles récemment, au vu de la sensibilité aux dérangements du couple – deux juvéniles sont à l’aire (un adulte est posé à proximité). Le 25/05, il ne reste plus qu’un juvénile. Son nouveau duvet, sombre se développe progressivement. Le 15/06, proche de l’envol, il mange, écarte ses aile, etc.
Le 22/06, il a quitté l’aire : il est magnifique, posé sur une branche morte proche de l’aire (photos). Envol : le 18 juin +/- 3 jours. Il effectue quelques vols ; un adulte est également en vol, après avoir quitté son perchoir habituel (arbre mort, au fond à droite). Plus tard, le couple me survole. L’un mue avec seulement la présence de 4 rémiges primaires externes. Des altercations sont à nouveau notées avec le proche couple de Milan noir.
Le 10/07, après un temps d’attente, j’observe le juvénile venant tourner dans le secteur de l’aire. Le 22/07, il est posé sur une branche morte d’un arbre situé derrière l’aire ; un adulte est sur le perchoir habituel, puis en vol, tout comme le juvénile, qui se branche ensuite à plusieurs endroits, lançant des séries de cris d’appels.
Suivi 2020 : deux juvéniles à l’envol
Le 18/03/2020, un adulte cercle à proximité de l’aire historique, puis s’éloigne : absence de fréquentation de l’aire. Passages le 01/04, puis le 04/04 : un Milan noir se pose sur l’aire du Milan royal. Ce dernier n’est pas observé dans le secteur ; peut-être niche-t-il non loin ?
Lundi 4 mai, j’apprends sur FB, via un post d’Envergure Alpine (Christophe Pasini de La Freissinouse), qu’un couple y nicherait actuellement. Lors d’une recherche de l’aire le 07/05, je le rencontre en séance d’observation. Deux poussins blancs sont à l’aire, début de rémiges noires. Il a observé les poussins pour la première fois le 29/04. L’aire est située en partie haute d’un peuplier (partie aérienne, morte). Un troisième poussin a été secoué le 05/05 et soulevé violement par un autre (obs. et vidéo de Christophe). Il a fini par mourir, il reste donc 2 poussins qui grandissent normalement.
Le 12/05 prospection en vue de découvrir un éventuel deuxième couple à proximité (secteur Pelleautier / La Freissinouse) : aucun résultat. Je pense, au vu de la proximité des deux aires (1,5 km seulement !) qu’il s’agit du même couple, qui a changé d’aire (et procède ainsi selon les années).
Le 25/05, seule la tête du cadet est encore essentiellement blanche (calotte roussie légèrement). Le mâle va chasser, puis revient avec une grenouille, le cadet la mange. Le mâle repart ; la femelle est posée à côté puis quitte le site, tandis que le mâle reste sur l’arbre mort voisin. La femelle a toujours sa mue à la rémige primaire droite.
Le 15/06, les jeunes sont envolés (envol le 13 juin (+/- 1 jour), à l’âge d’environ 45 jours.
Le Moineau friquet niche dans les branches de l’aire ; à proximité niche un couple de Faucon crécerelle ; un Hobereau chasse régulièrement… Ci-dessous, évolution des deux juvéniles d’un couple nicheur de Milan noir, tout proche :
Suivi 2019 : deux juvéniles à l’envol
Première prospection, le 16/03/2019, sur la commune de Pelleautier. Le couple chasse et fait des légers marquages territoriaux ; altercation avec une Corneille noire et attaque sur un Milan noir, qui s’éloigne. Fréquentation régulière d’une petite zone qui m’oriente pour rechercher l’aire (sans la trouver le même jour).
Le 21/03/2019 , je découverte l’aire. La Couvaison y est constatée le 27/03/2019 : début de la couvaison le 24 mars +/- 2 jours.
Naissances : 2 poussins, duvet blanc, à l’aire le 02/05/2019 , relève des adultes. La couvaison des œufs a donc duré au moins 35 jours (tout à fait dans la moyenne). Passage suivant le 10/06 (plus d’un mois après, pour ne pas perturber). Les 2 juvéniles semblent presque prêts pour l’envol. Plumage proche de l’adulte, assez roux (plus que la représentation du « guide ornitho », par exemple). Le 12/06, un adulte apporte une proie, les jeunes ne se précipitent pas, ils doivent être bien nourris ; ils se toilettent. Toujours présents à l’aire le 20/06 et le 29/06.
Lors du passage suivant le 12/07, les 2 jeunes volent, très à l’aise. Envols le 06/07 +/- 1 semaine. Ils sont restés à l’aire plus de 58 jours (ce qui est élevé).
Phénologie de la reproduction
Retour et ponte mi-mars / avril ; durée couvaison 35/40 jours ; naissances fin avril / mai. La plupart des couples de milans produisent 1 à 3 jeunes à l’envol.
La femelle incube dès la ponte du premier œuf et en assure la quasi-totalité, le mâle ne la relayant que sur de très courtes périodes. Celui-ci s’occupe de nourrir la femelle durant toute la phase d’incubation.
Les poussins restent au moins 40 jours au nid, parfois jusqu’à 60 jours, la durée varie en fonction de la taille de la nichée et de la disponibilité alimentaire. A cet âge, ils quittent le nid pour voleter de branches en branches, car ils ne volent réellement qu’à l’âge de 48-50 jours.
Par la suite, la famille reste unie et continue d’exploiter le territoire de reproduction, jusqu’à ce que les jeunes deviennent indépendants, généralement au bout de 3 à 4 semaines.