Notre séjour hivernal nous a permis de rencontrer un beau panel d’espèces et d’observer des scènes de vie agréables, sous une météo changeante. Les canards sont bien là mais il faut trouver les secteurs de présence. Parmi les Nettes rousses et autres canards, un Fuligule nyroca a été vu à proximité de quelques rares Fuligules morillons et milouins. Le Cygne de Bewick est également présent comme chaque hiver…

Les effectifs de limicoles sont réduits, mais les espèces sont variées. Notons le Vanneau huppé, Pluvier doré et argenté, Courlis cendré, Chevalier gambette, aboyeur, guignette, Gravelot à collier interrompu, Bécasseau variable, minute, sanderling, Tournepierre à collier…). Le Bécasseau violet dont un individu séjourne actuellement en Camargue (photos ci-dessous) présente la rareté du moment puisque l’espèce – qui niche dans la toundra – hiverne en France uniquement sur les côtes rocheuses, de la Manche et de l’Atlantique.

Observés face à la mer, retenons le Fou de Bassan, le Puffin yelkouan et la Macreuse brune. Parmi les nombreux Grèbes à cou noir et huppés, le Grèbe esclavon a été identifié (photo).

Nous ne pouvons pas clore ce très bref aperçu sans nous arrêter sur les grandes espèces emblématiques. La Grue cendrée est l’attraction hivernale de la Camargue par excellence. De quelques dizaines d’individus au maximum depuis les années 1950, les effectifs ont nettement augmenté depuis la fin du XXème siècle. Ce furent 200 oiseaux comptés début 2004, puis 300 en 2006 ; 3 600 en 2012 ; 10 000 en 2016, plus de 14 000 en 2017, et environ 15 500 en janvier 2018 (données Tour du Valat).

Pour l’année en cours, le comptage hivernal unique et simultané s’est déroulé la semaine précédent notre séjour… Résultat : 19 000 grues cendrées ont été dénombrées ! Nous avons aussi pu observer les arrivées du soir, à proximité d’un dortoir qui en accueille environ 4000 actuellement, dans la Réserve Nationale de Camargue (encadrement assuré par la SNPN qui en est gestionnaire). Les Grues de Camargue nous viennent principalement de Suède et de Finlande (plus l’Allemagne, Hongrie, Russie…). Notons que la Grue niche à nouveau en France, actuellement principalement en Lorraine (quelques couples) et qu’elle nichait autrefois dans les Landes de Gascogne jusqu’en 1830.

L’hiver est la période où le Flamant rose arbore ses belles teintes rosées vif pour assurer la majestueuse parade ! C’est un régal que d’admirer le moment du salut des ailes, lorsque que les membres du groupe les déplient rapidement un court instant, laissant apparaître le rose explosif !

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Un passage en Crau a permis d’y observer entre-autre un groupe de 12 Gangas catas. Dans les Alpilles en fin de journée ce ne sont pas moins de six mâles chanteurs de Grand-duc d’Europe qui ont été contactés simultanément et vus pour certains, dont un individu accompagné de sa femelle qui l’observe chanter, la tête tournée dans sa direction alors qu’il chante, gorge blanche déployée. Un bien beau monde animal, que notre génération a encore chance d’observer et de connaître.

Et pour finir… l’éclipse de lune, actualité oblige !